martes, 18 de octubre de 2011

Preguntas y Respuestas sobre nuestra presencia en Marruecos

Combien de frères y a-t-il et d'ou viennent-ils?

Au Maroc nous sommes une Custodie dépendent de Notre Ministre général  comme Project missionnaire de l’ordre qui remonte ses origines au début de notre fraternité. En ce moment nous sommes 18 frères d’Espagne, France, Italie, Pologne, Croatie, Philippines, Canada, États Unies, R. D . Du Congo, et nous attendons pour le future prochaine des autre frères qui ont senti leur vocation de vivre comme frères mineures parmi les musulmanes.   

Quelle est votre tâche principale concernant la pastorale de ce pays musulman ?

La réponse la plus simple et la plus appropriée nous a été fournie par Simon-Pierre – alias Jean-Paul II – lors de sa visite au Maroc, sur l’invitation du roi Hasan II en août 1985.

Au cours de cette visite, il s’est adressé aux « brebis » de Dieu, dans leurs bercails respectifs :

D’abord à ses hôtes – plusieurs milliers rassemblés autour du Commandeur des Croyants, au stade de Casablanca – leur exprimant ses chaleureuses salutations, sa reconnaissance pour l’accueil reçu, son encouragement solidaire à la fidélité à notre unique Dieu et Créateur à travers nos fois respectives dont l’essentiel nous est commun et le respect de ce qui nous distingue concernant particulièrement le mystère de Jésus de Nazareth qui est pour nous Seigneur et Sauveur.

 Aux autres ensuite - celles de son/notre propre ‘bercail’- moins nombreuses, dans l’homélie de l’Eucharistie, il a défini en une formule lapidaire notre identité et notre mission :

Soyez ici le corps vivant du Christ.

Mais écoutons-le :

A vous qui êtes la communauté d’Eglise présente dans ce pays, je désire demander de réfléchir sur ce qui est unique dans notre foi chrétienne. Qu’est-ce qui doit caractériser notre vie personnelle et notre vie d’Eglise ? « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1). Ces paroles de l’évangéliste Jean nous suggèrent l’orientation essentielle de notre existence chrétienne. Prenant la suite du Christ, nous sommes appelés à « passer de ce monde au Père » et nous sommes appelés à aimer nos frères de tout notre être, à tout moment.


Soyez ici le corps vivant du Christ (…)

Qu’est-ce qui spécifie le témoignage que nous rendons à Jésus-Christ ? Saint-Paul nous dit : « Parmi les dons de Dieu, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres ». (Cf. 2 Co 12, 31).  (…)

… si même nous donnions notre vie pour ce que nous croyons, mais si nous n’avons pas l’amour, notre présence ici n’est rien, notre témoignage reste vide. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »  (…)

… Tous les autres dons et les autres talents que nous avons reçus ont leurs limites. Le temps viendra où apparaîtra leur fragilité. L’œuvre accomplie continuera, ou peut-être ne continuera pas. Mais ce qui reste toujours, c’est le témoignage d’amour que vous aurez pu donner au nom du Christ. L’Esprit de Dieu lui-même enracine au cœur de ceux avec qui vous vivez l’amour que vous leur portez dans les actes concrets de chaque jour, l’amour, qui vous anime en travaillant à toute œuvre humaine en ce pays.

 Concrètement, cela s’opère bien sûr dans toute la latitude de nos engagements, de nos rencontres, de nos partages, de notre prière, de … notre vie. Aujourd’hui la présence nombreuse d’étudiants, de résidents et de migrants de plusieurs pays subsahariens renforce le caractère africain de notre Eglise de plus en plus internationale.

·         St François était complètement missionnaire. Mais c'est exactement ça qui est interdit ici: on vous tolère comme catholiques, mais ne vous permet pas de « faire de la publicité »pour notre foi. Vous n'êtes pas autorisés de baptiser des musulmans qui veulent se convertir au catholicisme. N'est-ce pas un grand défi ?

 Des siècles plus tôt, dans le contexte violent des croisades, le Poverello – vir catholicus et totus apostolicus – en fidèle messager de Paix, proposait déjà à ses frères que l’Esprit enverrait vivre «  chez ceux qui croient autrement », deux modes de relation en fonction de « ce qui leur semble plaire à Dieu ».

 Une serait : - éviter toute dispute et contestation
                   - se soumettre, à cause de Dieu, à toute humaine créature
                   - confesser l’appartenance au Christ

L’autre : annoncer la Parole et inviter à devenir disciples.

 Baptiser ou non n’apparaît pas primordial à ses yeux. Aimer, oui. A la façon de son bien-aimé Seigneur : jusqu’au bout.

Jusqu’au don de sa vie. Les frères se souviendront…

 La question de la Loi perçue comme divine et de son application littérale a ensanglanté et continue d’ensanglanter bien des pages de notre histoire humaine. Dans le contexte de mondialisation qui est le nôtre aujourd’hui, de rencontre – ou - choc des cultures, civilisations, religions… juive, chrétienne, musulmane et autre, l’âme croyante se veut à l’écoute de l’Esprit de Celui qu’elle sait être le Miséricordieux, le meilleur des Guides. Invoquons sa lumière pour les législateurs et magistrats de notre temps.

·         La situation politique en Afrique du Nord est instable. Le roi du Maroc fait des efforts hésitants pour mettre des réformes en place. Est-ce qu'on se ressenti au quotidien de ce souci - et y a-t-il une chance que la situation pour les chrétiens s'améliore?
Situation politique instable ?  Ici comme ailleurs. Le ‘Printemps arabe’ a manifesté l’aspiration caractéristique des jeunes consciences aux valeurs, refoulées depuis des lustres, de dignité, de justice, de travail, de liberté. Ici comme ailleurs.

Le roi a saisi cette aspiration et proposé par référendum une nouvelle constitution ratifiée par la quasi unanimité. Lui-même en assume la mise en œuvre. L’hésitation n’est pas  forcément son seul fait. Il doit tenir compte des composantes de la société et de la mentalité globale.

Déjà des pas concrets ont été accomplis en matière de transparence, des droits de la famille, de la femme et des enfants, d’une ouverture à la démocratie… Le chemin est long.

 Minoritaire, la contestation – non-violente - reste mobilisée et sera garante du progrès de la nation, de chacun de ses membres  comme du respect de toutes les minorités - chrétiennes et autres - si elle est entendue, respectée, accueillie.

Selon l’invocation traditionnelle : « Dieu aide le roi ! ». Et chacun des citoyens.


·         Quelle est une des plus grandes difficultés pour les frères - et quelle est une des plus grandes joies

 Franchement, de ne pas aimer assez. Toutes les brebis. De tous les bercails. De ne pas nous réjouir vraiment de la réalité, comme elle vient. Des autres, tels qu’ils sont. ( cf lettre au ministre )

 Notre plus grande joie ? Réaliser qu’Il est déjà là. Qu’Il nous fait signe. Qu’Il nous attend.

·         Dans la plupart des régions allemandes, les musulmans ne sont qu'en minorité. Chez vous, c'est l'inverse. Par ton expérience, que conseillerais-tu aux Européens pour perdre leur peur du grand nombre des immigrants musulmans?

Se libérer de la peur ?

Un seul remède : la confiance. Encore la confiance. Toujours la confiance. A tort et à travers. En l’autre. En moi aussi. A cause de LUI, bien sûr.

« Confiance. C’est moi. N’ayez pas peur. »


Comme un certain frate Francesco à… Gubbio.




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